Rocher percé et ancien canal de Givors

Description

La vie est peut être un long fleuve tranquille mais pas pour «le canal de Givors». Un projet insubmersible qui a failli prendre l’eau plus d’une fois. Un feuilleton entre espoir et désillusion dont il ne reste que des restes.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’histoire du canal de Givors est une suite sans fin d’obstacles et de problèmes. Tout avait bien commencé avec l’ambitieux François Zaccaharie qui avait élaboré l’idée du "Canal des deux mers" pour assurer la jonction entre la Loire et le Rhône en 1763. C’est vrai que le pari était plutôt culotté avec pas moins de 15,5km de parcours, 28 écluses et 5 ponts et aqueducs. Mais il semblerait que le montant des travaux aient un peu explosé le budget de l’entrepreneur qui a même fini par trépasser (en 1768). Résultat, son fils hérite du projet et des dettes. Mais un projet de canal, ça ne coule pas (enfin normalement), et en 1774 les travaux sont repris par une entreprise constituée. Le canal est terminé en 1780 et finit par connaitre un trafic important (3 000 bateaux par an avec 140 000 tonnes ça commence à faire), De quoi lui faire entrevoir un joli avenir. Et bien que nenni. Rêve de grandeur (un petit palais comme siège c’était peut-être un peu exagéré), baisse d’activité et nouvelle concurrence… Re-désillusion, re-faillite. On était à ça, d’une vraie bonne idée.
Le site du rocher percé est un joyau patrimonial avec son bassin et sa double écluse (parce qu’à l’époque, on travaillait pour la postérité). Imaginez : 166 mètres creusés dans la roche entièrement à la main, à l’aide de pioches et de barres de mine, c’est digne d’un travail d’Hercule ! Un sentier thématique a d’ailleurs été créé pour immortalisée cette formidable épopée.